La stigmatisation de la société à l’égard des pères en tant que principaux pourvoyeurs de soins après une séparation : Une question complexe en Suisse

La stigmatisation sociétale des pères en tant que principaux pourvoyeurs de soins après la séparation d’avec la mère reste un problème important dans de nombreuses régions du monde, y compris en Suisse. Cette stigmatisation est profondément ancrée dans les rôles traditionnels des hommes et des femmes et dans les conceptions conservatrices de la parentalité, qui favorisent souvent les mères en tant que soignantes par défaut, quelles que soient les circonstances. Cet article explore la complexité de cette question, ses implications pour les enfants et les pères, et les signes émergents de changement.

La vision traditionnelle de la parentalité en Suisse

En Suisse, comme dans de nombreux autres pays, il existe une croyance profondément ancrée selon laquelle les mères sont intrinsèquement plus aptes à s’occuper des enfants que les pères. Cette croyance n’est souvent pas remise en question, même dans les cas où le père est le soignant le plus capable ou le plus disposé à s’occuper de l’enfant. L’approche conservatrice du droit de la famille et les attentes sociales en Suisse tendent à favoriser les mères dans les batailles pour la garde des enfants, perpétuant le stéréotype selon lequel les pères sont moins importants dans la vie de leurs enfants.

Impact sur les enfants et les pères

Les enfants qui grandissent sans une figure paternelle cohérente peuvent connaître diverses conséquences négatives. La recherche a montré que l’absence d’un père peut affecter le bien-être émotionnel d’un enfant, ses résultats scolaires et même augmenter la probabilité qu’il adopte un comportement criminel. Pour les pères, le fait de se voir refuser la possibilité d’être le principal pourvoyeur de soins peut entraîner des sentiments d’aliénation, de frustration et de perte. Cette situation nuit non seulement à la relation père-enfant, mais renforce également les stéréotypes de genre qui sous-estiment le rôle des pères dans l’éducation des enfants.

Perceptions et défis sociétaux

La stigmatisation des pères célibataires en Suisse est renforcée par les perceptions sociétales qui assimilent la paternité à un rôle parental secondaire. Les pères célibataires sont souvent confrontés au scepticisme et à la méfiance, surtout lorsqu’ils sont les seuls à s’occuper de leurs enfants. Ce scepticisme peut se manifester de diverses manières, de l’isolement social aux problèmes juridiques, ce qui rend difficile pour les pères de jouer un rôle actif dans la vie de leurs enfants.

Signes émergents de changement : Une tendance globale mais limitée

Alors que certains pays montrent des signes de changement en reconnaissant et en soutenant les pères en tant que principaux pourvoyeurs de soins, les progrès en Suisse restent lents. Même après les modifications apportées au droit civil il y a environ sept ans, qui visaient à promouvoir le partage des responsabilités parentales, le changement sociétal et culturel a été minime. La société suisse s’accroche encore largement à la vision traditionnelle des rôles parentaux, avec une lente évolution vers la reconnaissance de la valeur et de la capacité des pères en tant que principaux pourvoyeurs de soins. Cette réticence au changement met en évidence la nature profonde des préjugés sexistes dans l’éducation des enfants et la nécessité d’une transformation sociétale plus profonde.

Le rôle de la politique et de la société

Pour qu’un changement substantiel se produise, il faut que les politiques et les attitudes de la société évoluent. Les systèmes juridiques devraient proposer une approche plus équilibrée des décisions relatives à la garde des enfants, en tenant compte de l’intérêt supérieur de l’enfant plutôt que de s’en tenir aux rôles traditionnels des hommes et des femmes. La société doit elle aussi modifier sa perception de la paternité, en reconnaissant la précieuse contribution des pères en tant que principaux dispensateurs de soins.

Conclusion

La question des pères en tant que principaux pourvoyeurs de soins après une séparation est complexe et profondément enracinée dans les rôles traditionnels des hommes et des femmes et dans les attentes de la société. Toutefois, la prise de conscience croissante de l’importance de la paternité, associée à la mobilisation des pères eux-mêmes, commence à remettre en question ces normes dépassées. Il est essentiel que les attitudes politiques et sociétales évoluent pour permettre aux pères de jouer un rôle plus important dans la vie de leurs enfants et, à leur tour, favoriser une approche plus inclusive et plus équitable de la parentalité.