L’égalité des droits parentaux : Une analyse comparative entre l’Afrique du Sud et la Suisse

Introduction

Le concept d’égalité des droits parentaux à la suite d’un divorce est une question mondialement débattue, les pays adoptant des approches différentes en fonction de leurs cadres juridiques et de leurs normes sociétales. Cet article examine la situation en Afrique du Sud, telle qu’elle est décrite dans un article spécifique, et la compare à la situation en Suisse. Il est intéressant de noter que si la législation prône l’égalité, la pratique raconte souvent une histoire différente, peut-être influencée par les perceptions culturelles, les préjugés institutionnels et la lente évolution des rôles sociétaux.

La position progressiste de l’Afrique du Sud

En Afrique du Sud, la loi sur les enfants de 2005 a considérablement modifié le paysage des droits parentaux, en mettant l’accent sur l’intérêt supérieur de l’enfant. L’observation de Gillian Lowndes, avocate spécialisée en droit de la famille, dans The Star Late Edition (27 août 2013), selon laquelle “les tribunaux commencent à aborder ces affaires différemment du passé”, souligne cette évolution. La loi remet en question les préjugés historiques à l’égard des mères, en se concentrant sur la détermination du parent le plus approprié, quel que soit son sexe.

Toutefois, la mise en œuvre de ces lois est complexe et souvent entachée de difficultés émotionnelles, juridiques et sociétales. Steven Pretorius, de Fathers4-Justice, signale des cas où les mères défient les décisions de justice, ce qui témoigne des difficultés à garantir une application équitable des droits parentaux. L’implication des enfants dans les procédures judiciaires, bien qu’encouragée par la loi, n’est toujours pas une pratique courante, ce qui indique la nécessité d’adopter des approches plus inclusives.

Le contexte suisse

La Suisse présente un scénario contrasté. Si le cadre législatif soutient ostensiblement l’égalité des droits parentaux, la réalité est souvent différente. Le système suisse attribue principalement la garde des enfants aux mères après le divorce, ce qui soulève des questions quant à l’efficacité de l’égalité des sexes en matière de droits parentaux.

Cette divergence soulève plusieurs questions. Il n’est pas certain que cela soit le résultat de normes culturelles mondiales bien ancrées, où les rôles traditionnels des mères et des pères sont encore prédominants malgré les avancées sociétales en matière d’égalité des sexes. Un autre aspect pourrait être la composition démographique des services sociaux et des systèmes judiciaires, qui peuvent être majoritairement féminins, ce qui pourrait conduire à des perspectives biaisées. En outre, il est possible que le pouvoir judiciaire soit réticent à adopter des points de vue plus progressistes sur l’égalité des sexes dans le contexte des droits parentaux.

Dans de nombreux cas en Suisse, l’issue favorise fortement les mères, souvent sans une évaluation approfondie de la maturité mentale et de l’aptitude des deux parents à servir l’intérêt de l’enfant. Cette approche unilatérale ne tient pas compte de l’évolution des rôles des parents dans la société moderne et néglige l’importance du rôle du père dans la vie de l’enfant.

Conclusion

La comparaison entre l’Afrique du Sud et la Suisse en termes d’égalité des droits parentaux après le divorce révèle une image complexe. L’évolution du paysage juridique sud-africain dans le cadre de la loi sur l’enfance de 2005 reflète une évolution progressive vers des droits parentaux équilibrés, axés sur l’intérêt supérieur de l’enfant et dépassant les préjugés traditionnels fondés sur le sexe.

En revanche, la pratique de la Suisse, malgré des intentions législatives peut-être similaires, révèle une tendance à maintenir les dispositions traditionnelles en matière de garde des enfants par la mère. Cette disparité suggère un problème plus large dans l’approche globale des droits parentaux, où les normes sociétales, les préjugés institutionnels et la résistance au changement dans les rôles des hommes et des femmes jouent un rôle important.

L’objectif ultime devrait être de veiller à ce que les enfants entretiennent des relations significatives avec leurs deux parents pour leur bien-être global. Pour y parvenir, il faut non seulement des cadres juridiques solides, mais aussi une volonté sociétale et institutionnelle d’embrasser la véritable essence de l’égalité des sexes dans le domaine des droits parentaux.