L’aliénation parentale est un terme qui fait de plus en plus partie du lexique des tribunaux de la famille et des pratiques psychologiques. Il décrit un processus par lequel un enfant s’éloigne de l’un de ses parents à la suite d’une manipulation psychologique de la part de l’autre parent. Le phénomène est complexe, profondément émotionnel et souvent mal compris. S’inspirant des travaux d’Amy J.L. Baker, Ph.D., et de Paul R. Fine, LCSW, dans leur publication “Beyond the High Road : Responding to 17 Parental Alienation Strategies without Compromising Your Morals or Harming Your Child” (mai 2008), nous explorons les signes qui peuvent indiquer la présence d’une aliénation parentale.
En Suisse, la question de l’aliénation parentale est particulièrement nuancée, compte tenu de l’implication d’organismes comme le SPMi (Service de protection des mineurs), connu dans les cantons germanophones sous le nom de Kindes- und Erwachsenchutzbehörde (KESB) et dans les cantons italophones sous le nom d’Autorità per la protezione dei minori e degli adulti (APMA). Ces organisations sont chargées de veiller au bien-être des enfants, mais on craint de plus en plus que leur approche par défaut ne consiste à “protéger” la mère sans tenir compte de la constellation plus large des relations familiales et de l’impact toxique potentiel du comportement de la mère. Cela peut conduire à une situation où l’accent est mis sur la médiation de la relation entre le père et l’enfant, tout en négligeant les signes d’aliénation qui peuvent découler des actions de la mère.
Les signes d’aliénation parentale énumérés par Baker et Fine sont universels, mais leur manifestation peut être influencée par des facteurs culturels et systémiques. En Suisse, où le droit de la famille cherche à favoriser la médiation et à maintenir l’implication des deux parents dans la vie de l’enfant, la reconnaissance de ces signes devient cruciale :
Lorsqu’un enfant est soumis à un barrage constant de remarques négatives sur l’autre parent, cela peut façonner sa perception et conduire à l’aliénation.
Restreindre le droit de visite d’un enfant à l’autre parent sans raison valable peut empêcher la formation d’un lien, en l’aliénant de fait.
Le fait de bloquer ou d’interférer avec les lettres, les appels téléphoniques et les courriels de l’enfant à l’autre parent crée un obstacle à leur relation.
Le retrait ou la destruction des photos du parent ciblé de l’environnement de l’enfant peut effacer la présence du parent de la vie de l’enfant.
L’amour conditionnel, ou la menace de son retrait, peut être utilisé pour manipuler un enfant afin qu’il rejette l’autre parent.
Ce mensonge peut amener l’enfant à intérioriser le rejet et à en vouloir au parent visé.
Les enfants ne devraient jamais avoir à choisir entre leurs parents, car cela peut entraîner des sentiments de culpabilité et de confusion.
Instiller une peur infondée peut nuire au sentiment de sécurité de l’enfant et à sa relation avec le parent visé.
Traiter l’enfant comme un confident dans les affaires d’adultes peut l’accabler et fausser sa perception de l’autre parent.
Manipuler un enfant pour qu’il refuse tout contact avec l’autre parent peut rompre la relation.
Cette tactique place l’enfant dans une position inappropriée et peut conduire à un sentiment de trahison.
Le secret peut créer un fossé entre l’enfant et le parent visé.
Le fait d’appeler le parent visé par son prénom peut diminuer son rôle aux yeux de l’enfant.
Encourager un enfant à appeler son beau-parent “maman” ou “papa” peut le désorienter et l’éloigner de son parent biologique.
Le fait de tenir le parent ciblé à l’écart des questions médicales, scolaires et autres peut l’isoler de la vie de l’enfant.
La modification du nom de famille de l’enfant peut symboliquement couper le lien avec le parent visé.
Encourager une dépendance malsaine à l’égard du parent aliénant peut empêcher l’enfant de nouer des relations indépendantes, y compris avec l’autre parent.
Le système suisse, représenté par des organisations telles que le SPMi, le KESB et l’APMA, doit adopter une approche équilibrée qui tienne compte de tous les aspects de la dynamique familiale. Il ne suffit pas de se concentrer uniquement sur la relation entre le père et l’enfant ; il faut également tenir compte de l’environnement toxique créé par la mère. Il s’agit notamment de reconnaître et d’intervenir lorsque les mères adoptent des comportements susceptibles de conduire à l’aliénation de l’enfant par rapport au père.
Pour que la Suisse puisse lutter efficacement contre l’aliénation parentale, il faut modifier la manière dont les cas sont évalués et traités. Il s’agit de former des professionnels au sein d’organisations telles que le SPMi, le KESB et l’APMA à reconnaître les signes d’aliénation parentale et à comprendre l’impact à long terme sur les enfants. Elle appelle également à une approche plus équitable qui ne protège pas par défaut un parent au détriment de l’autre, mais qui évalue chaque cas en fonction de ses mérites et de sa complexité.
Les 17 signes de l’aliénation parentale fournissent un cadre permettant d’identifier le moment où un enfant est manipulé et éloigné d’un parent. Dans le contexte suisse, il est impératif que ces signes soient non seulement reconnus, mais aussi pris en compte dans le cadre d’une approche juste et équilibrée qui protège l’intérêt supérieur de l’enfant, ce qui signifie souvent qu’il faut veiller à ce qu’il ait une relation saine avec ses deux parents.
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